L'éléphant d'Asie
Introduction
Plus grands mammifères terrestres vivants, les éléphants sont intelligents, sociaux et vitaux pour leurs écosystèmes. Légèrement plus petits que leurs cousins africains (avec lesquels ils ne peuvent pas se reproduire), les éléphants d'Asie sont originaires de l'Inde et de l'Asie du Sud-Est. La plupart des connaissances que les scientifiques possèdent à propos du comportement des éléphants sauvages proviennent d'études sur les éléphants de brousse africains. La recherche sur les éléphants d'Asie, une espèce sauvage menacée, est difficile et rare, c'est ainsi que les éléphants des zoos sont de précieuses sources de connaissances.
Description physique et caractéristiques
La peau
La peau de l'éléphant d'Asie est grise, mais certaines zones sont parfois dépigmentées, notamment sur et autour des oreilles, de la trompe et du front. On pense que cette dépigmentation a comme origine la génétique, la nutrition et l'habitat, et qu'elle se développe généralement avec l'âge de l'éléphant. Le corps des jeunes éléphants est couvert de poils brunâtres à rougeâtres. La quantité de poils diminue avec l'âge, et leur couleur s'assombrit.
La peau de l'éléphant varie beaucoup : d'une épaisseur équivalente à celle d'un papier fin à certains endroits, comme à l'intérieur des oreilles, elle peut atteindre une épaisseur de 2,5 centimètres à d'autres endroits, comme le dos par exemple. Malgré son épaisseur, leur peau est sensible en raison de la richesse de son système nerveux. Les éléphants protègent leur peau du soleil et des insectes en se couvrant régulièrement de terre, de sable et de boue (ce qu'ils adorent). Leurs grandes oreilles font office de dispositif de refroidissement et contiennent de nombreux vaisseaux sanguins. Lorsqu'un éléphant bat ses oreilles pendant les journées chaudes, le sang présent dans ces veines se refroidit ce qui, grâce à sa circulation générale, rafraîchit également le cerveau de l'éléphant et permet une baisse de la température corporelle de plusieurs degrés.
Le cerveau
Le cerveau d'un éléphant est grand, pesant entre 4 et 6 kilogrammes (entre 9 et 13 livres). Il est maintenant prouvé que les éléphants sont des animaux très intelligents, et qu'ils ont une grande capacité d'apprentissage. C'est pourquoi on a constaté qu'une grande partie de leur comportement est appris plutôt qu'instinctif.
L'ossature
Chez la plupart des mammifères, les os contiennent une cavité étroite. Chez les éléphants, cette cavité est absente. Au lieu de cela, un réseau d'os denses et perforés occupe l'espace, ce qui rend les os plus forts et capables de supporter plus de pression. Le squelette de l'éléphant est conçu pour être à la fois mobile et résistant. Un éléphant doit avoir des structures physiques et des systèmes musculaires et neurologiques coordonnés pour accomplir des tâches de survie, comme se tenir sur ses pattes arrière et monter et descendre des pentes raides.
Les pattes
Contrairement aux autres mammifères, qui possèdent des pattes en position angulaire, les pattes de l'éléphant sont empilées dans une position presque verticale sous leur tronc. Cette position, conjuguée à l'anatomie complexe de leurs longs os, fournit un appui suffisamment solide pour supporter le poids conséquent du pachyderme. Cette position verticale des membres permet à l'éléphant de rester debout pendant de longues périodes sans avoir à dépenser beaucoup d'énergie. Elle permet également aux éléphants de dormir aussi bien debout qu'allongés.
Les éléphants ont les plus grandes pattes du monde animal. Ils les utilisent en marchant sur la pointe des pieds et possèdent un épais coussin fibreux à la base de chaque patte. Ce coussin agit comme un amortisseur, protégeant les os des pattes et des orteils contre les secousses causées par son poids à chaque pas.
La trompe
La trompe est une fusion du nez et de la lèvre supérieure. Elle ne contient pas d'os, mais est composée de muscles, de vaisseaux sanguins et lymphatiques, de nerfs, d'un peu de graisse, de tissus conjonctifs, de peau, de cheveux et de poils. Du cartilage se retrouve uniquement au bout de la trompe, et sert à diviser les narines. La trompe compte environ 150 000 unités musculaires et tendons qui assurent le haut niveau de précision de la préhension de l'éléphant, ainsi que la force de ses mouvements. Ces unités musculaires, souvent minuscules, ont tendance à être disposées radialement ou longitudinalement et, en agissant les unes avec les autres, permettent de déplacer la trompe dans n'importe quelle direction. Bien que délicate dans ses mouvements, la trompe est aussi un organe très puissant qui peut soulever des objets lourds avec facilité.
Les éléphants d'Asie ont une petite saillie à l'extrémité de leur trompe, appelée "doigt", qui les aide dans les opérations de précision. Les éléphants se servent de leur trompe pour aspirer de l'eau et la faire gicler dans leur bouche. La trompe peut également remplir de nombreuses autres fonctions, comme se nourrir, faire de la "plongée", dépoussiérer, sentir, tamiser, trier, toucher, produire des sons et communiquer, soulever, pousser, se défendre et attaquer. Elle peut contenir environ 7,5 litres d'eau. Les sens de l'odorat et du toucher sont très importants pour les éléphants, et leur trompe les aide énormément à connaître et ressentir leur monde.
Les dents et les défenses
Les éléphants d'Asie possèdent six séries de dents, toutes présentes dans le crâne dès la naissance. Elles sont cependant très petites. Chaque dentition successive est plus grande, plus complexe et dure plus longtemps que la précédente. Par conséquent, le crâne d'un éléphant se développe tout au long de sa vie pour accueillir les nouvelles dents, toujours plus grandes. Les dents sont remplacées selon une progression horizontale, similaire à celle d'un tapis roulant. Les dents usées avancent, se cassent et tombent de la bouche ou sont avalées. L'âge d'un éléphant peut être estimé en examinant la séquence des molaires et leur usure.
Les défenses sont des incisives supérieures modifiées qui se développent tout au long de la vie d'un individu à un rythme de plusieurs centimètres par an. Elles sont composées d'ivoire, un matériau assez similaire à l'os qui est principalement constitué de calcium et de phosphate. La défense possède une cavité pulpaire contenant des tissus nerveux. Chez un animal adulte, environ deux tiers de la défense sont visibles, tandis que le tiers restant est encastré dans la cavité, ou sillon, du crâne.
Les défenses nouvellement développées ont une coiffe conique en émail lisse qui finit par s'effacer. Tous les éléphants ne développent pas des défenses visibles ; chez les espèces asiatiques, seuls quelques mâles ont de grandes défenses proéminentes. La plupart des éléphants asiatiques femelles et certains mâles ont de petites défenses, appelées "défenses résiduelles", qui dépassent rarement de plus de 3 ou 5 centimètres de la ligne des lèvres. Les défenses résiduelles ont une composition légèrement différente de celle des défenses classiques. Elles sont petites et fragiles, ce qui les rend facilement cassables, et ne possèdent pas de pulpe en leur sein. Un nombre important d'éléphants d'Asie mâles adultes sont dépourvus de défenses. Le pourcentage de mâles avec des défenses varie selon les régions, avec moins de 10 % au Sri Lanka et environ 90 % en Inde. Cette disparité peut être le reflet de l'intensité de la chasse à l'ivoire dans le passé.
Chez l'éléphant d'Afrique, en général, les mâles et les femelles ont des défenses. Les défenses sont des instruments extrêmement utiles et polyvalents. Les éléphants les utilisent pour creuser afin de trouver de l'eau, du sel, des minéraux et des racines, pour écorcer les arbres, comme leviers pour manipuler des objets dans leur environnement, sauver leurs petits, paraître menaçant, comme armes de défense et d'attaque, repose-tête et pour protéger leur trompe.
Mensurations
Les éléphants sont les plus grands animaux terrestres vivants. Légèrement plus petits que leurs cousins africains, les éléphants d'Asie adultes pèsent en moyenne entre 2 700 et 5 400 kg. Ils mesurent généralement entre 1,80 et 3,80 mètres au garrot. Les mâles sont généralement plus grands que les femelles.
Habitat natif
Les éléphants d'Asie se trouvent, quand il est à l'état sauvage, exclusivement sur le continent asiatique, dans des poches isolées de l'Inde et de l'Asie du Sud-Est, notamment à Sumatra et à Bornéo. Ils étaient autrefois largement répandus au sud de l'Himalaya, dans toute l'Asie du Sud-Est et en Chine jusqu'au fleuve Yang-Tsé (le "Fleuve Bleu").
Les éléphants d'Asie sont considérés comme des animaux forestiers. Cependant, on a observé qu'ils préfèrent les zones qui comprennent des clairières herbeuses ouvertes intermittentes. Ces dernières sont des zones de transition situées entre les parties herbeuses et des forêts qui affichent une grande variété d'espèces de plantes, qui ne sont pas disponibles dans les forêts denses. Ces zones permettent également de rapidement fuir le soleil. Les éléphants ont une grande capacité d'adaptation et peuvent vivre dans une grande variété d'environnements. Ils migrent selon les besoins pour trouver un habitat contenant suffisamment de végétation et d'eau pour répondre à leurs énormes besoins quotidiens. Bien qu'ils ne soient pas territoriaux, ils se déplacent à l'intérieur de leur domaine vital. L'ampleur des déplacements à l'intérieur de ces aires de répartition semble varier d'une région à l'autre.
Les données recueillies par les scientifiques du zoo national de Smith Son Ian (Washington DC, États-Unis) auprès d'éléphants sauvages munis de colliers émetteurs en Birmanie (Myanmar) montrent que les éléphants marchent généralement moins de 1,5 à 6,5 kilomètres par jour. Leur domaine vital constitue généralement en une boucle ou un circuit. La taille des domaines vitaux varie entre 15 à 800 kilomètres carrés. Les différences dépendent de la quantité et de la qualité de la nourriture et du fait que la zone soit occupée ou non par des éléphants ou par des éléphantes et leur progéniture. Les domaines vitaux d'une famille, d'un clan ou d'un troupeau peuvent se chevaucher. Les activités humaines, telles que l'agriculture, ont rendu les migrations saisonnières difficiles, créant de nombreux conflits entre les éléphants sauvages et les hommes.
Communication
Les éléphants communiquent sur de longues distances en utilisant des sons graves qui sont à peine audibles (voire pas du tout) pour les humains. Ces puissants grondements infrasoniques contiennent des messages spécifiques qui peuvent être entendus et compris par d'autres éléphants à plus de 3 km de distance. Les scientifiques pensent que la capacité d'un éléphant à converser sur de longues distances est essentielle pour sa survie. Les femelles en période d'œstrus (chaleurs) émettent de très faibles et longs appels que les mâles localisent. Les troupeaux reproducteurs utilisent également des vocalisations à basse fréquence pour avertir les prédateurs. Les mâles et les femelles adultes n'ont pas d'ennemis, à l'exception des humains, mais les jeunes éléphants sont susceptibles d'être attaqués par les tigres dans les zones où leurs aires de répartition se chevauchent. Lorsqu'un prédateur apparaît, les membres plus âgés du troupeau émettent des cris d'avertissement intenses qui incitent le reste du troupeau à se regrouper pour se protéger, puis à fuir les lieux.
Les éléphants possèdent un système olfactif très développé. L'odorat est un mode de communication précieux, car il peut être durable et fonctionner à la fois sur de courtes et de longues distances. Les odeurs portées par le vent fournissent aux éléphants des indices sur la présence d'autres éléphants ou sur des dangers potentiels. Les éléphants peuvent déterminer l'identité, le sexe et l'état reproducteur d'un autre éléphant en utilisant leur trompe pour sentir la bouche, la glande temporale, les organes génitaux, l'urine ou les excréments de l'autre éléphant.
Les éléphants de tous âges et des deux sexes se touchent fréquemment, souvent pour se saluer, s'exciter, se concurrencer, dominer, se discipliner, se rassurer, jouer et se reproduire. La trompe est un moyen de communication tactile particulièrement important.
Nourriture et habitudes alimentaires
Les éléphants d'Asie sont herbivores et passent environ les trois quarts de leur journée à manger ou à se déplacer vers une source de nourriture ou d'eau. L'alimentation n'est pas continue, avec trois périodes principales d'alimentation au début de la matinée, dans l'après-midi et dans la nuit. Les éléphants ont tendance à se reposer et à faire la sieste pendant les heures les plus chaudes de la journée. Ils se nourrissent principalement d'herbe, mais consomment également de grandes quantités de broussailles, notamment des feuilles, des racines, des lianes, des brindilles, des pousses et de l'écorce, ainsi que des fruits. Les cultures telles que les bananes et la canne à sucre sont également un aliment privilégié, ce qui les met en conflit avec les agriculteurs. Les troupeaux en recherche de nourriture peuvent être très destructeurs pour les terres cultivées ou la forêt, car ils sont capables de pousser de grands arbres afin de recueillir leur feuillage et leur écorce. Les éléphants n'assimilent qu'environ 44 % de ce qu'ils mangent. Par conséquent, ils doivent consommer de grandes quantités de nourriture, entre 75 et 150 kg par jour et pas loin de 200 litres d'eau par jour dans la nature. Un très gros mâle peut manger deux fois plus !
Les éléphants élevés dans des zoos de qualité sont nourris tout au long de la journée pour simuler leur mode d'alimentation naturel. Leur régime alimentaire est adapté individuellement aux besoins de chaque animal, en tenant compte de leur santé, de leur âge, de leur niveau d'activité et de leur métabolisme. Le régime alimentaire typique d'une éléphante adulte femelle élevée dans un zoo états-unien peut représenter environ 60 kg (soit environ trois ballots de foin), 3,5kg de nourriture pour éléphant (un granulé à base de luzerne qui est dense en nutriments et fournit des protéines, des vitamines et des minéraux), 1kg de son et d'avoine, et 4,5kg de fruits et légumes, dont des patates douces, des carottes et des pommes. Les granulés à base de fibres de pomme sont utilisés lors des phases d'entraînement dédié au renforcement, et la végétation est fournie selon les disponibilités.
Structure sociale
Les éléphants d'Asie vivent généralement en petits troupeaux composés de femelles de la même famille, de leur progéniture et de jeunes mâles. Ces éléphants sont extrêmement sociaux et entretiennent des relations complexes, travaillant ensemble pour élever leurs petits et protéger le groupe. Contrairement aux éléphants d'Afrique, ils n'ont pas de matriarche. Cependant, les femelles individuelles assument parfois un rôle plus dominant.
Les éléphants mâles quittent généralement le troupeau lorsqu'ils atteignent la puberté, entre 8 et 13 ans. Ce processus est souvent progressif, en raison de la nature compétitive et indépendante des mâles et du manque de tolérance des femelles à l'égard de leur comportement agressif. Les jeunes mâles ont tendance à former des troupeaux de célibataires libres, parfois en suivant les troupeaux de femelles ou en cherchant seuls leur nourriture. En vieillissant, les mâles deviennent généralement plus compétitifs et passent plus de temps seuls.
Reproduction et développement
Les mâles et les femelles sauvages atteignent leur maturité sexuelle entre 8 et 13 ans. Les femelles ont généralement leur premier accouchement au milieu de l'adolescence. Les études comportementales nous apprennent que les mâles ne sont pas susceptibles de donner naissance à un petit avant la trentaine, âge auquel ils sont le plus à même de rivaliser avec des mâles plus âgés et plus grands. Vers l'âge de 30 ans, la plupart des mâles en bonne santé commencent à connaître une période régulière d'activité sexuelle et agressive accrue appelée "musth".
Le musth est une poussée massive de testostérone qui rend les mâles agressifs et compétitifs. Il les rend également particulièrement attirants pour les femelles pendant l'œstrus. Pendant le musth, un liquide vert s'écoule du pénis et est sécrété par les glandes temporales de l'éléphant. En captivité, les éléphants mâles et femelles arrivent à maturité plus tôt que dans la nature. Les premières manifestations du musth chez les éléphants de zoo se produisent dès l'âge de 8 ans. On pense que ce phénomène est dû à une nutrition de qualité constante et aux conditions environnementales, ainsi qu'à l'absence de suppression ou de compétition de la part des animaux plus âgés.
Les femelles ont un œstrus tous les 115 jours environ. La gestation dure entre 21 et 22 mois, la période de gestation la plus longue de tous les mammifères (le record chez les vertébrés étant détenu par le requin-lézard). En général, un éléphanteau (parfois deux) naît et pèse entre 70 et 160 kilogrammes. L'intervalle moyen entre les naissances est de trois à huit ans, en fonction des conditions environnementales. Les éléphanteaux se lèvent et se nourrissent peu après la naissance. À 6 mois, ils commencent à se nourrir de végétation. Pendant plusieurs années, ils mangent également les excréments de leur mère, qui contiennent des nutriments ainsi que les bactéries symbiotiques qui aident à la digestion de la cellulose. Le sevrage est un processus progressif qui peut se poursuivre jusqu'à ce que la mère mette au monde un autre éléphanteau. Les mâles quittent leur troupeau natal à la maturité sexuelle, mais les femelles restent au sein de l'unité familiale tout au long de leur vie.
Espérance de vie
La longévité des éléphants n'est pas bien comprise, et la plupart des informations disponibles proviennent des éléphants d'Afrique. Des données récentes suggèrent que les éléphants d'Afrique vivent rarement jusqu'à 50 ans. Des données suggèrent que les éléphants d'Asie vivent généralement jusqu'à 55 ans, mais il n'y a pas assez de données cohérentes disponibles sur les éléphants sauvages d'Asie pour estimer avec précision leur espérance de vie. Le record de longévité pour un éléphant d'Asie entretenu par l'Homme est de 86 ans, Lin Wang, élevée et entretenue dans le zoo de Taiwan.
Sous-espèces
C'est un fait peu connu, et pourtant, l'éléphant d'Asie est, selon certains auteurs et spécialistes en génétique, constitué de 3 sous-espèces. Des différences génétiques existent donc entre chacune d'elles, mais elles restent cependant assez mineures et pas forcément facilement discernables à l’œil nu.
Il s'agit des sous-espèces suivantes :
- l'éléphant indien (Elephas maximus indicus),
- l'éléphant du Sri Lanka (Elephas maximus maximus),
- l'éléphant de Bornéo (Elephas maximus borneensis), population indigène de l'île de Bornéo,
- l'éléphant de Sumatra (Elephas maximus sumatrensis), l'unique sous-espèce faisant consensus
Ont également été décrites 2 sous-espèces aujourd'hui disparues :
- l'éléphant de Chine (Elephas maximus rubridens), présent dans l'est de la Chine et disparu au XVe siècle,
- l'éléphant du Moyen-Orient (Elephas maximus asurus), disparu un siècle avant J.-C.
Conservation
Les éléphants d'Asie sont en voie de disparition. Il fut un temps où les éléphants d'Asie étaient présents en Syrie et en Irak, à l'est, au sud de l'Himalaya, en Indochine et dans la péninsule malaise au nord, en Chine, et au Sri Lanka, à Sumatra, à Bornéo et peut-être à Java. Le complexe forestier occidental en Thaïlande est la plus grande zone de forêt protégée restante en Asie du Sud-Est et abrite plus d'un tiers des éléphants sauvages de Thaïlande. L'Inde a de loin la plus grande population d'éléphants pour un seul pays, avec près de la moitié de la population totale d'éléphants d'Asie à l'intérieur de ses frontières.
Sachant que les éléphants ont besoin de zones d'habitat naturel beaucoup plus étendues que de nombreux autres mammifères terrestres, ils sont souvent les premières espèces à subir les conséquences de la fragmentation et de la destruction de leur habitat. Les éléphants sont également considérés comme un parasite et un danger dans les zones agricoles, en particulier pour les populations entourées de terres cultivées. Les raids sur les cultures sont fréquents et peuvent créer des situations susceptibles d'entraîner la mort des éléphants, ainsi que celle des humains. Les plantations de palmiers à huile, principalement en Malaisie et en Indonésie, provoquent rapidement la déforestation. L'utilisation de techniques de défrichement sur brûlis et de plantation industrielle n'est pas rare. Cela réduit considérablement les terres disponibles pour les habitats des éléphants dans ces régions.
Le braconnage des éléphants pour l'ivoire ne menace pas autant l'éléphant d'Asie que l'éléphant d'Afrique, car de nombreux éléphants mâles d'Asie sont dépourvus de défense. Toutefois, le braconnage des défenses dans le sud de l'Inde, tant pour l'ivoire que pour la viande, reste un problème sérieux et a eu un effet radical sur les modes de reproduction.
Dans certains pays, le gouvernement offre des compensations pour les dommages ou les morts causés par les éléphants, mais il existe encore souvent une forte pression politique sur les autorités responsables de la faune sauvage pour qu'elles éloignent les éléphants des régions peuplées. De plus en plus, les plantations de palmiers à huile et d'autres pratiques comme la sylviculture, sont soumises à des pressions pour être certifiées. Les qualifications de certification comportent des exigences spécifiques visant à réduire la déforestation, les émissions et les conflits avec la faune sauvage. Cependant, à mesure que les populations humaines augmentent, les conflits entre les éléphants et les humains risquent de s'intensifier. Les experts considèrent déjà que ces confrontations sont la principale cause de mortalité des éléphants en Asie. En Inde, environ 300 personnes et 200 éléphants par an meurent à cause du braconnage, d'incidents liés à la protection des cultures ou d'accidents automobiles.
En raison de ces menaces, le nombre d'éléphants d'Asie est aujourd'hui estimé entre 37 000 et 57 000 animaux. Cette estimation a une large fourchette en raison de l'extrême difficulté que représente le recensement d'une population difficile à trouver et en constante évolution.
On pense que jusqu'à un tiers de la population totale d'éléphants d'Asie est maintenue en captivité dans toute l'Asie du Sud-Est, la plupart du temps en tant qu'animaux de travail. Les Britanniques utilisaient des animaux en captivité pour favoriser l'exploitation forestière à l'époque coloniale. Le déclin de l'industrie forestière a entraîné la disparition de nombreux éléphants et mis de nombreux cornacs au chômage.
L'avenir des éléphants dépend en grande partie du maintien de l'interdiction de l'ivoire, de la préservation de l'habitat, de la conception de moyens permettant aux hommes et aux éléphants de coexister ensemble et de la réussite des programmes d'élevage dans les zoos du monde entier. Souvent, l'une des méthodes les plus efficaces pour conserver une espèce est de la considérer comme une ressource durable. Bien qu'il ne soit certainement pas possible d'utiliser les éléphants pour leur ivoire, ils peuvent être considérés comme une ressource dans le cadre de l'écotourisme ainsi que dans les opérations d'exploitation forestière qui ont historiquement eu très peu d'impact négatif sur leur environnement forestier. En raison de son besoin de vastes zones d'habitat approprié, l'éléphant d'Asie est considéré comme une espèce "phare" ou "parapluie", dont la survie contribuerait à maintenir la diversité biologique et l'intégrité écologique sur de vastes zones. Les éléphants d'Asie ont une grande importance religieuse dans toute leur aire de répartition, ce qui a contribué de manière significative à leur conservation.
Aidez cette espèce
Vous aussi vous craignez l'extinction des éléphants ? Pratiquez l'écotourisme en étant un défenseur de l'environnement lorsque vous êtes en vacances. Pendant vos voyages, soutenez, visitez ou faites du bénévolat auprès d'organisations qui protègent la faune et la flore. Faites aussi des achats intelligents ! Évitez d'acheter des produits fabriqués à partir d'animaux, qui pourraient favoriser le braconnage et le commerce illégal d'animaux sauvages.
Soutenez des organisations qui recherchent de meilleurs moyens de protéger et de soigner cet animal et d'autres espèces menacées. Envisagez de faire don de votre temps, de votre argent ou de vos biens, par exemple à un parc national, qui est très important pour assurer la survie des espèces sauvages menacées.
Enfin, partagez l'histoire de cet animal avec d'autres personnes, oralement ou sur internet. La simple sensibilisation à cette espèce peut contribuer à sa protection globale.